Maison, 13 place du Poids Public (Vannes)
Maison construite en alignement sur une parcelle étroite, devenue parcelle d'angle après la destruction de sa voisine rue Noé. Le corps principal en pan de bois en encorbellement, à pignon sur rue, est double en profondeur, composé de deux pièces par niveau et d'un escalier en vis latéral presque postérieur car il existe un espace entre la cage d'escalier et le mur ouest de la maison. La maison comprend 2 étages carrés à l'origine et un étage de comble en surélévation pour créer un espace habitable. Les murs latéraux sont à ressauts avec partage des encorbellements pour les maisons voisines. Présence de têtes de poutres chanfreinées sur les trois faces. La sablière du rez-de-chaussée est soutenue par des têtes de poutres supplémentaires et des poteaux.Maison probablement construite au 15e siècle, et signalée dans le rentier du domaine ducal en 1455-1458 comme appartenant à un certain Yvon Le Dilaurec. d'après la réformation du 17e siècle, elle est déclarée appartenir, en 1677, à Jacques Thomas, sieur de kerdrehen, marchand. Le second étage de la maison composé d'une grande chambre et d'un cabinet est loué en 1687 à Gilles Chane, sieur de la Malescotière, avocat au parlement. Sur le plan cadastral de 1844, elle ne possède aucun espace libre, la cour postérieure dépendant de la parcelle 151. La charpente très modifiée (ferme d'origine avec arbalétrier droit coupé et renforcée par un IPN) et la façade haute sur la place montrent des traces de surélévation. En partie ouest, on note également la pente des arbalétriers modifiée.Les baies latérales primitives de plus petites tailles sont visibles mais ont été bouchées ou modifiées, peut-être au 18e siècle. On remarque l'encadrement à moulure en accolade d'une fenêtre encore obturée. Les archives municipales conservent la demande accordée de Garabie, avocat et propriétaire de la maison en 1844 d'après le cadastre pour supprimer l'étal en saillie de la maison, faire une devanture en menuiserie et blanchir la maison à partir du 1er étage. La fenêtre du 1er étage est transformée en porte-fenêtre au milieu du 20e siècle. La façade au niveau du rez-de-chaussée très modifiée laisse apparaître sa composition d'origine avec poteau central en bois, laissant la façade ouverte jusqu'aux murs latéraux : reste à cet emplacement une mortaise avec chanfrein qui s'arrête de part et d'autre. La maison voisine, également en pan de bois mais avec trois étages carrés qui figure sur les cartes postales anciennes a été détruite. Reste visible sur le mur mitoyen le coffre en tuileau de brique de la cheminée de cette maison disparue. Sa démolition a entraîné différentes modifications ; on constate en effet la reprise d'une partie du mur nord vers l'ouest ; le ressaut de cette partie du mur qui ne figure pas sur le cadastre ancien remonte à cette époque et explique l'ouverture de fenêtres à cet endroit.L'escalier en vis d'origine présente également des modifications. Il est remplacé sans doute au 17e siècle au rez-de-chaussée par un escalier droit à retour avec jour qui rejoint la vis d'origine à partir du 1er étage. Aménagement de latrines en demi-étage dans l'espace existant entre la cage d'escalier et le mur ouest entre le 1er étage et le 2ème étage.
Auteur(s) du descriptif : Herbaut Claudie ; Toscer Catherine ; Lainé Claire ; Danielo Julien
Par : L'inventaire du patrimoine