Histoire d'une bouchée de pain
Que se passe t-il avant que le pain n'arrive sur la table ? Ce film nous montre ces diverses étapes, du labour du champ de blé à la vente par le boulanger.
Ce morceau de pain que la maîtresse de maison distribue chaque jour au repas a une merveilleuse histoire. Tout a commencé par ce grain de blé. Pour la recevoir, la terre doit être enrichie par la fumure. Le fumier est répandu dans le champ et la charrue va l'enfouir, puis il sera procédé à un labour profond. Le tracteur tire la charrue et le soc, d'une progression irrésistible ouvre la terre et y trace un profond sillon. Les mouettes attirées par les vers mis à jour par la charrue suivent celle-ci en une nuée braillante et piaillante. Sous le passage de la herse, les mottes de terre sont brisées et celles-ci ameublie est prête à recevoir la semence. Le fermier verse le blé de semence dans le semoir. Celui-ci le répand d'une façon régulière en longues lignes pointillées, que le semoir recouvre de terre. Quelque temps plus tard, de chaque grain de blé surgit un petit germe qui va grandir et prendre racines. Bientôt, dès le début de l'hiver quelques petites pousses vertes apparaissent sur le champ. Dès l'apparition du printemps, ces tigelles grandissent et le champ verdit, puis la plante grandit et prend forme. Les épis commencent à se distinguer, ils grossissent rapidement mais les chaleurs arrivent, le blé jaunit. Il parvient à maturité, c'est le moment de la moisson qui est venu. La moissonneuse-batteuse le fauche et simultanément sépare le grain de sa paille et de sa balle. Pendant que le grain est ensaché, la paille est mise automatiquement en bottes. C'est alors que le blé porté au moulin va être réduit en farine, si ces vieux moulins à marée autrefois si nombreuse dans notre région ne travaillent plus, il n'en est pas de même de ce vieux moulin à eau dont l'antique roue à aube entraîne encore de vieilles meules de pierre sous la surveillance d'un vieux meunier infirme. Ce paysan conduit son blé à l'un des rares moulins à vent fonctionnant encore. Le blé coule d'une trémie dans la meule comme un petit filet d'eau. Le meunier hisse un sac de blé qui va remplir de nouveau la trémie dont l'écoulement régulier se fait grâce à une roue à rochet en bois. Ces vieux engrenages de bois actionnent la meule de pierre depuis peut être des siècles. Mais c'est en général dans des minoteries plus modernes telle celle de Bovrel que voici que les boulangers s'approvisionnent. La farine est versée dans le pétrin, on y ajoute la levure et l'eau. Le pétrin mû électriquement brasse alors la pâte. Toutefois la boulangerie fine : petits pains, croissants, ... sont pétris à la main. La pâte est coupée en petites boules, ces boules sont ensuite introduites dans une sorte de laminoir qui les transforme en petits pains qui sont mis à lever dans cette sorte de toile ondulée. Pendant ce temps le four est chauffé au moyen de brûleurs à mazout. Dès qu'il est chaud, les pains levés sont enfournés. Après cuisson, le pain est sorti du four, on le dore au moyen d'un pinceau trempé dans de l'eau, le pain est ensuite mis en vente dans la boulangerie ou porté au domicile du client où toute la famille attend avec impatience la belle miche dorée qui fait le régal de tous.
Pierre Bonnot.
Par : Cinémathèque de Bretagne