Ferme
Ce bâtiment présente une maçonnerie composite constituée de moellon de grès et de schiste. L'emploi du granite, sous la forme de pierre de taille est réservé à certaines parties de l'édifice, en l'occurrence les encadrements de baies. La toiture à longs pans est couverte d'ardoise et présente un coyau très marqué. Le bâtiment est double en profondeur, ainsi, en partie centrale, il existe une aile en retour qui forme pignon et de part et d'autre de cette aile, s'élèvent des appentis. Le rez-de-chaussée est percé de trois portes, les deux premières, à l'ouest, sont des portes en plein cintre à doubles rouleaux réalisées en granite alors que celle de la partie est du rez-de-chaussée possède un linteau en arc segmentaire composé de claveaux de schiste. La porte centrale est encore équipée d'un husset (ferrure destinée à faire pivoter un panneau de bois qui était placé devant la porte afin d'éviter, lorsque celle-ci était ouverte, l'intrusion des animaux dans le logis). La même différence se retrouve au niveau de l'étage où les baies de la partie ouest sont réalisées avec des encadrements de pierre de taille de granite alors que la fenêtre de la partie est possède un linteau en arc segmentaire composé de claveaux de schiste. Trois lucarnes éclairent le comble de ce bâtiment ; elles sont percées de baies quadrangulaires à encadrements chanfreinés et leurs linteaux sont décorés de boules.En 1833, lorsque le premier cadastre de la commune a été réalisé, le Rocher était un lieu mentionné comme un "village", composé d'une construction principale au sud et d'un alignement de quatre petits logis au nord. Le bâtiment situé au sud possédait à l'époque quelques dépendances : fournil au sud et un autre bâtiment de dépendance au sud-ouest. De plus, ce document ancien témoigne de l'abondance en eau de ce secteur de la commune : ruisseaux Nicole et de la Gandonnais à l'est, existence de deux plans d'eau à l'ouest en 1833. Cette abondance en eau est propice à une installation humaine sur un tel site.Le bâtiment figuré au sud du village sur le cadastre de 1833 correspond au bâtiment actuel. Ainsi, la construction de celui-ci peut remonter à la fin du 16e siècle ou bien au début du 17e siècle. Certains éléments de l'architecture du bâtiment témoignent de cette époque de construction. La pente de toiture très forte ainsi que l'existence d'un coyau (pièce oblique d´un versant de toit adoucissant la pente de toiture dans sa partie basse) attestent en effet entre autres de cette période de construction. D'autre part, la forme des baies de la façade sud est également propre à cette époque de construction : portes en plein cintre à doubles rouleaux, fenêtres quadrangulaires à encadrements chanfreinés de taille réduite, lucarnes percées de baies quadrangulaire à linteaux chanfreinés et décorés de boules, linteaux de certaines baies du rez-de-chaussée décorés d'un motif d'accolade, fenêtre de l'étage originellement dotée d'une grille. Une précédente enquête d'inventaire du patrimoine menée en 1969 sur le territoire de la commune nous permet, grâce à des photographies, de connaître l'aspect de ce bâtiment à cette époque. Le bâtiment a en effet été quelque peu transformé depuis cette date, particulièrement au niveau des baies. La transformation principale intervenue depuis la fin des années 1960 est le percement de deux fenêtres en partie centrale de la façade à l'étage, là où il n'existait à l'origine qu'une seule fenêtre. Comme nous le montre la photographie du bâtiment en 1969, cette fenêtre possédait un appui saillant ainsi qu'une très belle grille en fer forgé. La fenêtre de la partie ouest de l'étage possédait sans doute une grille du même type puisqu'il existe encore des gonds en fer qui en témoignent sur l'encadrement de la baie. En 1969, la fenêtre de la partie centrale du rez-de-chaussée avait déjà été agrandie ; à l'origine, elle était vraisemblablement plus proche de celle qui se trouve en partie ouest du rez-de-chaussée.L'organisation et la distribution de ce bâtiment sont relativement complexes. Le bâtiment abritait semble-t-il deux pièces à feu au minimum. Le rez-de-chaussée était ainsi composé, d'ouest en est, d'une dépendance (cellier ?) accessible par une porte en plein cintre et éclairée par un jour grillé, d'une pièce à feu, la salle centrale, et d'une autre partie sans feu à l'est. La cheminée de la salle se trouvait sur le mur de refend ouest de cette dernière. A l'étage, il existait une pièce à feu, la chambre, au-dessus de la salle ; l'emplacement de la souche de cheminée et l'existence à l'origine d'une fenêtre grillée à cet emplacement témoignent de la fonction d'habitation de cette partie. La partie est de l'étage ne semble avoir abrité qu'un grenier alors que la partie ouest, éclairée par une fenêtre originellement grillée laisse planer un doute. Il est possible qu'il ait existé une cheminée dans cette partie également. La distribution de ce bâtiment se faisait vraisemblablement par un escalier en vis desservant l'étage. Cet escalier pouvait se trouver dans un angle de la salle ou bien dans la partie arrière du bâtiment qui forme pignon au nord.
Auteur(s) du descriptif : Dalibard Sabrina
Par : L'inventaire du patrimoine