Anciens ateliers de salaison et presses à sardines
Les origines de la pêche sardinière à Camaret sont certainement très anciennes, mais peu de documents antérieurs à 1700 nous sont parvenus. Néanmoins des textes du 18e siècle révèlent une population entièrement tournée vers cette pêche, génératrice de nombreuses activités commerciales majoritairement implantées dans le quartier du Notic : confection de barriques, forges, salorges, vente de rogue et d'huile issue du pressage des sardines, etc. Contrairement aux autres ports bretons (Concarneau, Douarnenez, Port-Louis) qui avaient adopté la méthode de préparation dite du "malestran" et qui exportaient vers Bordeaux et les ports du sud-ouest, où le poisson était consommé cru ; Camaret expédiait la sardine dans les quelques ports de la Manche (Saint-Malo, Saint-Brieuc), où il se consommait grillé. Ainsi, la presqu'île de Crozon utilisait la technique dite de "la pile" ou "du grenier", qui résistait mieux aux flammes. La transformation de la sardine s'effectuait dans un atelier appelé magasin, où presse à sardines, selon les sources. En 1821, 10 presses à sardines sont recensées à Camaret. Le cadastre de 1831, indique quant à lui, 66 magasins pour le quartier du Notic (appartenant à 55 propriétaires, dont 11 extérieurs à la commune). En 1879, on compte 73 presses et en 1885, malgré l´ouverture des conserveries, 60 presseurs exercent encore cette activité. Ces entreprises familiales pouvaient occuper une dizaine de personnes, mais pouvaient également faire appel à une main d’œuvre ponctuelle (saisonniers). Les documents anciens révèlent aussi le rôle important des femmes dans le conditionnement de la sardine, dès l'époque des presses puis des conserveries. Certaines manipulations étaient en effet, exclusivement réalisées par des saleuses et des sardinières. Le dernier atelier de presse, qui employait 5 personnes (deux hommes et trois femmes), ferma ses portes à la veille de la Première Guerre mondiale.Rares sont les presses à sardines qui existent encore sur la commune. Quelques vestiges ont été observés dans le quartier historique, dont un situé rue de Bruxelles, a fait l'objet d'une étude.
Auteur(s) du descriptif : Le Lu Stéphanie
Par : L'inventaire du patrimoine