Le film débute sur des séquences de goémoniers sur des mers bleues, ainsi que des petits bateaux équipés de scoubidous. Ciel radieux. Puis titre de journal " La cote de granit rose menacée". Marée noire de l'Amoco cadiz: oiseaux mazoutés, vagues chargées de mazout, nettoyage de rochers au carcher. Images de manifestations. Dernier plan: zoom et dézoom d'un titre de journal: "La FOLIE".

Goélands en juillet 1967 au cap Fréhel. La pointe de Trévignon en juillet 1968. Pointe du Raz. Concarneau, le port, déchargement du poissons, glace chargée, accostage de l'Isoard, criée en 1968. Carnac et ses menhirs... Vannes, les jardins, le lavoir. Statue de la bête du Gévaudan tuée par Jean Chastel. Neuvic, voile. Le 28 août 1968 : Globicéphales, les cétacés agonisants au bord du Jaudy. 1965, Guerlédan. Port-Blanc, pétrole et marée noire, hélicoptère. 1967, colonie de vacances à Port-Lazo. 1968, écoliers C.E.S., train à vapeur qui passe juste derrière l'école, chantier. Nid d'oiseaux, apiculteur, ruches, abeilles.

Une marée noire touche à nouveau les côtes bretonnes. Un pétrolier, l'Amoco Cadiz/, s'est échoué hier au large de Portsall dans le Finistère. Malgré les importants moyens mis en oeuvre, la pollution est importante.

En treize années, les côtes bretonnes ont subi six marées noires : le Torrey Canyon (1967), l'Olympic Bravery (1976), le Boehlen (1976), l'Amoco Cadiz (1978), le Gino (1979) et le Tanio (1980).

Dek vloaz zo e oa aet an Amoco Cadiz d'ar strad, en ur zislonkañ 220.000 tonenn a eoul-maen war aodoù Penn-ar-Bed. [Le 16 mars 1979 s'échouait l'Amoco Cadiz devant Portsall, déversant en huit jours 220.000 tonnes de pétrole sur 200 km de côtes du Finistère. C'est toute l'industrie maritime et touristique qui est touchée.]

Un mois après le naufrage du pétrolier Torrey Canyon/, des spécialistes reviennent sur la catastrophe. Ils expliquent les causes de cet accident et les conséquences de cette marée noire pour la nature. [Muet en début et fin de sujet]

Un jeune garçon tient une ardoise portant l'inscription "30 janvier 1977". Travaux de construction à Kergrohen (bureau), on visite. Poules. Déchargement de plaques de la brouette. Un homme taille des pierres sur un muret. Rapport journalier des travaux en février 1977 : les matériaux de construction sont disposés devant la maison. Un petit chien nerveux aboie à l'entrée de la maison. Un homme est sur une échelle contre la maison, d'autres construisent un mur. Les hommes en ciré jaune sur le chantier. Un tas de pierre. On mesure la taille d'un trou dans le mur. Un tractopelle. La tourterelle en été. Dans le jardin, difficultés à ouvrir un siège pliable. La mère et les deux filles assises côte à côte. Un jeune garçon torse nu sur un tapis de sol. Farniente au soleil dans le jardin. Fleurs et arbustes. Une femme tricote. Une jeune fille est en bikini. Une poule se promène autour d'elles. Février 1978, la neige. Une femme passe le balai devant sa porte. Elle chasse ses poules. Une poule boit dans un seau. Promenade en famille, on enfile les manteaux puis on salue la caméra. 26/27 mars, Pâques 1978. A la une du Télégramme, "Les côtes du Nord-Finistère touchées par une marée noire sans précédent" : la marée noire suite au naufrage de l'Amoco-Cadiz s'étend à Brignogan et Kerlouan. Nombreuses voitures près de la plage. Vue du phare de Brignogan. La plage est noire, totalement mazoutée. Un homme plante des poireaux dans son jardin. De grosses bouées oranges ont été installées sur la plage pour stopper la progression du mazout. Un hélicoptère dans le ciel. La mer est forte, les vagues s'écrase contre les rochers. Nettoyage de la côte par les militaires et civils. De nombreuses personnes en ciré jaune sur la plage aident un tracteur à avancer puis montent sur la remorque. Sacs de mazout sur la plage. Mi-avril 1978. Une femme porte une bassine jaune dans le jardin. Arbustes, fleurs, tas de bois, arbres, oiseaux. Suite du nettoyage de la marée noire sur la plage. Des tracteurs vident des chargements entiers de mazout, des dizaines de sacs noirs attendent d'être évacués. De nombreux jeunes sont présents pour nettoyer la plage à l'aide de râteaux. Fermeture des sacs poubelle. Camions militaires. Après l'effort, le réconfort : militaires et civils font une pause et boivent une bière sur la plage.

Marée noire

Coupures de journaux traitant de la marée noire, des hommes nettoient la plage recouverte de pétrole, oiseaux et poissons morts, rochers, bateaux et plage mazoutés. Une femme descend les marches d'un escalier, en extérieur, avec un journal à la main. GP sur le journal « Le Télégramme » - titre : "Mars 80, marée noire, troisième fois, pollution stabilisée" avec en photo, le cargo. La plage avec des nappes de pétrole. Pétrole sur la mer et les rochers. Des personnes en combinaison jaune, à côté d’un tracteur, nettoient le mazout sur la plage avec des pelles. Les rochers et le sable. Un tracteur remorquant une citerne circule sur la plage. Un homme nettoie la combinaison d'une personne avec une lance. Des poubelles sont amassées sur le bord de la route. GP sur le mazout. Une femme touche avec un bâton le mazout visqueux. Un oiseau mort couvert de mazout. Des tracteurs sur la plage, des militaires, des bouteilles de bière Kronenbourg vides. Des bateaux à marée basse plongés dans le mazout. Des coquelicots rouges et jaunes dans un jardin. Le journal « Ouest-France » titre "La marée noire : l'alerte est générale de Paimpol à Plestin les grèves, Finistère menacé". Un petit garçon marche dans le jardin et tient un journal à la main. Il monte les escaliers en lisant. Une femme sort d'une maison et ferme la porte à clé pour rejoindre des enfants sur le trottoir. Ils montent dans une voiture décapotable. La famille regarde les rochers et la plage mazoutés. Des personnes situées au dessus de la plage regardent les dégâts. Une poubelle tachée de mazout à côté de pneus. Des militaires marchent sur une plage où des tracteurs et des hommes tentent d’enlever le pétrole. Deux hommes nettoient avec des gants la coque d’un bateau. Un bateau taché de mazout. La police en moto discute sur la route. Un panneau : « Plage de Trestaou ». Un oiseau mazouté dans l’herbe. Des traces de pneu de voiture. Un gendarme fait la circulation devant la plage. Des hommes chargent des sacs de pommes de terre dans un camion. Un tracteur transporte du sable dans un camion. Des personnes se promènent sur une route entourée de genêts. GP sur un bois de bois qui remue du mazout. Un hélicoptère dans le ciel. Un camion avec un grand tuyau aspire le mazout. GP sur le mazout. Une plage recouverte de mazout. Les rochers en fin de soirée. Coupure de journal : « Justice et liberté samedi 18, dim 19 mars 1978 » puis « Nouveau désastre, après l’échouage de l’Amoco-Cadiz, pétrolier de 230 000 tonnes ». Des personnes se promènent sur la plage et regardent le mazout. Un poisson mort est recouvert de mazout. Des algues. Une rivière dispose d’un tuyau qui se jette dans la mer. Une grue remonte du sable de la plage sur la route. Des taches de pétrole sur la plage et les rochers. Un camion avec une citerne. Des personnes en combinaison jaune ratissent le mazout sur la plage. Pancarte sur un mur en brique : « Confiserie de Tresmeur, biscuiterie, glace, bazar ».

Entretien avec Jo Potier. Bobine 12 : Jo Potier (électricien) Cet électricien breton fréquentait timidement le club des cinéastes amateurs de Brest, seul ouvrier à en être membre, et a beaucoup appris de cette émulation de groupe, lui permettant de réaliser les films dont il avait envie avec toujours plus de maîtrise de la technique et d’innovation. Cette passion lui était apparue durant l’enfance, durant laquelle la seule distraction était le patronage où il pouvait visionner de très nombreux films, au point de bricoler des caméras factices à partir de boîtes d’allumettes et tubes de cachets d’aspirine en guise d’objectif. Il put s’offrir sa première caméra à 21 ans. Elle ne le quitte plus, pour toujours filmer au plus près les personnes qu’il côtoie, pour les prendre sur le vif, notamment lors du naufrage de l’Amoco-Cadiz en 1978 sur les côtes bretonnes.

Pris dans une forte tempête, le pétrolier maltais Erika s'est brisé en deux ce matin au large de Penmarc'h dans le Finistère. L'équipage a été secouru. Le risque de pollution, par marée noire, n'est pas exclu. Le plan Polmar a été déclenché.

10 avril 1967. La marée noire du Torrey Canyon commence à arriver sur les côtes bretonnes, trois semaines après le naufrage du navire au large de la Cornouailles. Dans la matinée du 18 mars, le pétrolier libérien qui transportait près de 120 000 tonnes de pétrole brut s'était entièrement vidé de sa cargaison. Une petite partie de ce mazout atteint les côtes corniques, tandis que plus de 30 000 tonnes se déversent entre l'île de Bréhat et l'île de Batz. Pour la première fois, la presse parle de marée noire : c'est le début d'une prise de conscience politique sur le sujet. Les tentatives de nettoyage de la nappe de pétrole sont catastrophiques. Le gouvernement britannique fait d'abord bombarder le pétrolier pour mettre le feu au pétrole, en vain, puis il a recours aux détergents pour tenter de dissoudre le mazout : c'est un véritable désastre écologique, et des dizaines de milliers d'animaux trouvent la mort. Raymonde et Yves Albertini, deux cinéastes amateurs, ont tourné ces images sur la Côte de Granit Rose lors de la mobilisation de la population pour nettoyer le littoral souillé.

A l'origine, une somme de 34 500 F en provenance du disque, au lendemain de la marée noire, destinée à la réalisation d'un film sur le nucléaire. Un documentaire où l'écriture cinématographique privilégie l'émotion, l'affect des personnages. Seule la restitution de la beauté par les images et les sons fait réagir, réfléchir les spectateurs sur le nucléaire. Une série de portrait de gens amoureux de l'espace breton et de son histoire. Par ordre d'apparition : J.L. Le Tacon, Annie Quémener, Edmond Hervé, Paul-Hervé Le Monnier, Jean-Marie Hurtaud, Pierre Bourdelles, Mélaine Favennec, Pierre Gouletquer, Henriette et Raymond Guillou, Maryse et Fanch Jagot, Patrick Prado.

Après la marée noire, les côtes du Finistère et des Côtes-d'Armor vont, dès l'été 78, retrouver leur aspect normal. Mais le préjudice est énorme pour les professionnels de la pêche et du tourisme. Alors va commencer l'incroyable feuilleton juridique avec la législation américaine. Les maires des 92 communes sinistrées ont tous fait le voyage en Amérique. Tous se souviennent de leur marche dans les rues de Chicago devant des badauds médusés. L'entêtement breton a eu gain de cause après 14 ans de procédure : 1 milliard 45 millions versés à l'Etat français. En direct de la mairie de Ploudalmézeau, Alphonse Arzel, sénateur maire de Ploudalmézeau et Paul Burel correspondant à Ouest France de Brest à l'époque du naufrage, racontent cette épopée.