Maquette de doris
Maquette en forme, représentant une embarcation du type doris, en contre-plaqué et en métal (en cours de construction). Mesures : 107 cm de longueur et 32 cm au maître bau. Le doris mesure environ 18 pieds de long (6 mètres) avec une sole de 80-90 cm. Le doris en construction reçoit 4 bordées fixées sur une sole légèrement incurvée (avec du bouge) et plusieurs couples ou membrures sciées et assemblées par des boulons et des plaques de fer gavanisées. Les bordées sont assemblées à clins et pointées avec des semences (petites pointes) ou des rivés. Le premier bordée, plus large, plus fort, s'appelle le "bordolingue". Le clin du milieu a plus de largeur et de force pour accuser le poids et les efforts du nageur dorissier. Le doris dispose entre d'une gatte à l'avant et d'une tille à l'arrière avec le cul de brigau. Ces deux extrémités sont équipées d'une estrope pour embarquer le doris à bord à l'aide d'un palan à bredindin.Le doris est une embarcation étroite à fond plat, longue de 5, 90 mètres, équipé de trois bancs, dont deux bancs de nage, avec voile et avirons.Le doris représente l'embarcation traditionnelle des Terre-Neuvas, de la 1ère moitié du 19ème siècle à la seconde moitié du 20ème siècle. Cette embarcation dérivée des doris et chaloupes de pêche d'Amérique du Nord et de Saint-Pierre et Miquelon, fut introduite en Europe à la fin du 19ème siècle par les marins de Terre-Neuve.On l'utilisa pour la première fois dans la flotte Saint-Pierraise en 1872. Il entre dans l'armement métropolitain en 1878. Son emploi se généralisa dans les années suivantes. Il remplaça les lourdes chaloupes montées par 7 ou 8 hommes qui allaient mettre leur ligne autour du navire Terre-Neuvier. Le doris fut construit dans tous les ports de la côte de Penthièvre, principalement en Rance et à Saint-Malo (Mallard). Un constructeur Ernest Durand des Sables d'or s'en fit une spécialité. Ces doris étaient à l'origine équipés d'un gréement (à livarde, au tiers, avec un tape-cul), puis d'un moteur hors-bord dans les années 1950. Ils étaient employés par les chalutiers modernes jusqu'en 1970, avec deux hommes à bord, le patron et l'avant de doris. Ces doris employés aux lignes de fond à la grande pêche, étaient utilisés en pêche côtière après une ou deux saisons, comme annexe ou bateau de débarquement. Il permet le transport d'une tonne de marchandise.Après 2 ou 3 campagnes, l'embarcation déclassée était acheté environ 20 francs en 1950 pour être ensuite utilisée en pêche côtière, pour les lignes, les filets, les casiers et la récolte du goémon. "Au printemps, on allait faire des "dorissées", une trochée de goémon : une "tombrée" (tombereau), soit l'équivalent d'une tonne de goémon". "Ca ne tachait pas la pomme de terre comme le fumier ! (témoignage de Raymond Pays). De Saint-Malo au port des Hôpitaux, les marins d'Erquy nageaient aux avirons dans le sens du courant. Edouard Lefèvre, menuisier, a réalisé plusieurs maquettes de ce type d'embarcation, dont l'une offerte à la chapelle des marins d'Erquy et cette maquette en cours de construction.
Auteur(s) du descriptif : Prigent Guy
Par : L'inventaire du patrimoine