Les briqueteries de la commune de Roscanvel
L´histoire des briqueteries de Roscanvel est associée à celle des fours à chaux. C´est la même famille qui, à la fin du 18e siècle et au début du 19e, exploite les filons de calcaire et d´argile présents sur la commune et fait construire les bâtiments nécessaires à leur exploitation. En 1789, M. Rideau de Sal exploitait le calcaire de l´île ronde et le transformait dans ses ateliers de Brest, à Kerinou. Suite à la fermeture de la carrière de l´île Ronde, en raison d´une surexploitation, il demande à Méry Vincent de construire fours à chaux et briqueteries sur la commune de Roscanvel, rendant ainsi possible exploitation et transformation au même endroit.L´activité de la briqueterie et du four à chaux de Quélern commence donc à la fin du 18e siècle et dès 1803 est florissante. « A sa création, cet établissement semblait promettre les résultats les plus avantageux ; déjà même en l´an XII, il fabriquait pour le service de la Marine et des fortifications, une quantité de 700 barriques de chaux par mois, la briqueterie à peu près 400 milliers de briques par an et 20 millions de carreaux. Une grande partie de ces produits se vendait à Brest, tant pour les fours et cuisines des vaisseaux, les fourneaux et cheminées des bâtiments civils du port ; le reste était destiné pour le commerce de la ville. Telle était l´importance qu´elle employait toujours de quarante à cinquante ouvriers. » (Gilbert-Villeneuve, Itinéraire descriptif du département du Finistère. 1828)En 1834, en raison de difficultés économiques, Mme Rideau de Sal vend la briqueterie de Quélern et les fours à chaux à la famille Bois de Châteaulin. En 1854, Charles Théodore Kermarrec achète la briqueterie du Quélern dont il assure la direction jusqu'en 1883. La production est écoulée par trois caboteurs qui chargent à partir de la cale qui est en contre-bas. Sous la responsabilité de M. Etesse, une production de poterie se développe, diversifiant ainsi l´activité mais sans jamais pouvoir concurrencer les faïences de Quimper.Le lundi 16 avril 1883, « Me Lamarque, notaire à Brest, met en vente, au lieu dit du Quélern, en Roscanvel, une propriété industrielle, d´agrément et de produit, consistant en une usine à briques, tuiles et poterie, munie de tout le matériel nécessaire à l´exploitation, fours, séchoirs, machines de toute sorte mues par une machine à vapeur de la force nominale de 12 chevaux, forge, fours à chaux, vaste maison d´habitation, jardins en plein rapport et terres de très belle qualité, serre, remises, écurie, maison de gardien. Le tout d´un tenant et d´une contenance de 4 hectares. Plus une carrière de terre glaise, réfractaires et autres, propres à la fabrication de produit céramiques et champs de terre labourables avec fruits abondants et canalisation amenant l´eau à l´usine. » (Le Brestois, 1883). Rachetés par Jules Lenormand, les fours de la briqueterie sont définitivement éteints en 1886.Les fours du bourg sont construits en 1809 par la famille Rideau afin de répondre à une demande croissante. Sa construction est relatée par l'avocat Gilbert-Villeneuve. Rachetée en 1834 par Jean-François Salomon, la briqueterie du bourg fonctionne jusqu´en 1867. La nouvelle cale du bourg construite en 1871 n´aura pas prolongée dans le temps cette industrie qui commençait à souffrir de la concurrence des briqueteries de Landerneau et de son éloignement géographique.En 1903, les bâtiments de la briqueterie de Quélern deviennent une villa-pension « La pagode ». Le nouveau propriétaire, Austin de Croze, lyonnais, y plante palmiers, aloès, figuiers, fuschia et y construit des terrains de boules et de croquet. Quant à la briqueterie du bourg, elle est transformée en logements et en café-tabac.
Auteur(s) du descriptif : L'Haridon Erwana
Par : L'inventaire du patrimoine