Ensemble de deux hôtels dit hôtel Senant, 4, 6 rue
Hôtel particulier construit en alignement de rue sur un parcellaire complexe avec cour et petit jardin postérieurs. Depuis la rue, le logis principal s'ouvre par un corps de passage intégré à la façade et élargi au début du siècle. L'hôtel de plan simple en profondeur dessine une disposition en U comprenant au nord les anciennes écuries et au sud un autre corps de logis donnant en contrebas sur la rue des Vierges. L'hôtel enduit développe une façade à travées sur sous-sol à un étage carré et un étage de comble percé de lucarnes. A l'arrière du corps de logis principal, une tourelle d'angle est aménagée en latrines jointive du corps en retours dont l'accès se fait par une grande porte qui forme l'accès principal. Elle donne sur un grand hall d'où part l'escalier avec rampe en fer forgé qui distribue l'étage noble. La façade sud du corps de logis donnant sur la rue des Vierges est en pan de bois sans encorbellement et percée de grandes fenêtres classiques. Elevée entre deux murs latéraux, elle comprend deux étages carrés. Le pan de bois utilisé témoigne de nombreuses reprises. Son soubassement est en moellon apparent. L'hôtel est construit, d'après les données du rentier ducal de 1455-1458 sur l'emplacement de trois maisons signalées dans ce document. Sur ces trois maisons, celle signalée en contrebas de la rue des Vierges avec un jardin et un appentis au n°7 est vraisemblablement la seule conservée de cet ensemble mais fortement remaniée en 1680 lors de la construction de l'hôtel comme en témoigne le pan de bois utilisé et les ouvertures en façade sud. L'appentis de cette maison signalé dans le rentier peut correspondre au n°5 de la rue des Vierges.Construit en 1680, date portée sur le linteau d'une de ses lucarnes, cet hôtel ne porte pas le nom de son commanditaire mais celui de son acquéreur du 18e siècle, Jacques Jean Augustin Senant, premier président et sénéchal du siège présidial, lieutenant général de police et président des traites de Vannes qui achète en 1754 aux héritiers de Jean-Baptiste Lucas un ensemble de deux maisons correspondant à cet hôtel. La première concerne le logis sur la rue de la Bienfaisance et son retours collé à la maison donnant en contrebas sur la rue des Vierges ; la seconde correspondait d'après les textes à "La Couronne" grande et vieille maison d'angle, édifiée en pan de bois, entre la rue de la Bienfaisance et la rue Saint-Guénael, qui fut démolie en 1760 par le sieur Senant pour cause de vétusté et remplacée par un corps qui joint au nord le corps de bâtiment actuel donnant sur la rue de la Bienfaisance ; une reprise visible en façade sur rue marque cette reconstruction et la limite ancienne de propriété. L'escalier de distribution de ce corps est encore en place et permet de desservir une partie de l'hôtel. Par contre, les anciennes écuries qui ouvraient sur la rue Saint-Guénael ont été démolies vers 1925 pour faire place à la maison d'aujourd'hui. Elles figurent sur les anciennes cartes postales. Les documents d'archives ne permettent pas de connaître avec certitude le nom du commanditaire de cet édifice, sans doute Jean-Baptiste Lucas déjà propriétaire en 1721 dans un acte concernant une de ces deux maisons. Le décor des salles d'apparat du corps en retour très caractéristique du 18e siècle peut témoigner d'un réaménagement de l'intérieur de l'hôtel à cette époque.La façade sur rue du logis principal a fait l'objet dans la seconde moitié du 20e siècle de travaux supprimant les cordons verticaux qui s'alignaient sur les montants des fenêtres. Combinés aux cordons horizontaux encore en place, ils rapprochaient cette façade de celles des hôtels particuliers de la rue Saint-Vincent. Les archives municipales conservent une demande accordée faite en 1843 de Charles-Augustin de Lantivy concernant le remplacement des carrés de lucarnes et des poutres de la façade donnant en contrebas rue des Vierges.Présence de 2 puits dans la cour de l'hôtel ainsi qu'une cave voutée sous les pierres dallées.
Auteur(s) du descriptif : Lainé Claire ; Toscer Catherine ; Danielo Julien ; Mauvais Marion
Par : L'inventaire du patrimoine