Hôtel dit hôtel de la Villegonan, 6 rue des Orfèvr
Hôtel édifié en moellon de granite présentant un plan en équerre avec cour en partie pavée à l'est du corps perpendiculaire sur rue. Existence de deux petites cours postérieures. L'hôtel comprend deux étages carrés et un étage de comble sous une toiture à longs pans brisés qui est éclairé par des lucarnes en pierre calcaire ; les étages sont desservis par un escalier tournant à retours à balustres à la jonction des deux corps donnant accès en demi-étage à des latrines. Le rez-de-chaussée du corps sur rue dispose d'une entrée en façade sur cour. A plan double en profondeur, c'est le seul corps qui dispose d'un sous-sol. Les fondations de ce corps sont faites sur des massifs de roche. Le corps en retrait est simple en profondeur.Hôtel composé de deux corps de bâtiments édifiés sur l'emplacement de 2 anciennes maisons signalées dans le cadastre de 1455, reconstruites au cours du 18e siècle à des dates différentes : le premier corps au tout début du 18e siècle, d'après la date portée en façade (1701) et le second corps après 1762.Avant cette date, le corps perpendiculaire est signalé dans les archives de la réformation du domaine en 1677, qui le mentionnent avec cour, comme appartenant à André Frémont avocat en la cour et Catherine Sesbouez son épouse Sieur et dame de Landujan, laquelle en a hérité de sa mère. Les dimensions de l'édifice fournies dans la déclaration coïncident avec les dimensions actuelles du bâtiment. D'après la date 1701 portée sur la façade sur rue de ce corps et les archives de 1714, ce logis appartient à ces dates aux héritiers du sieur Goualesdre, notaire.Le deuxième corps, plus tardif et situé en retrait de la cour, est bâti sur l'emplacement d'un édifice signalé aussi dans les archives de la réformation du domaine en 1677 qui le mentionne avec sa cour sur rue comme appartenant aux sieurs Le Thieis (Jean puis Pierre). Un inventaire de la maison est dressé après le décès de Pierre Le Thieis où sont mentionnés des marchés privés pour des réparations de maison datés des 27 août 1710 et 24 avril 1712. Par la suite, le fond et l'emplacement de la maison, semble t-il en ruine, sont vendus par un certain Le Ray au sieur Jean Brunet, marchand, qui les revend deux ans plus tard en 1761 à Vincent Jean Louis de Boutouillic sieur abbé de la Villegonan chanoine de la cathédrale et vicaire général de ce diocèse. La maison est démolie en 1762, en raison de son état de ruine et des risques qu'elle occasionne pour les autres maisons voisines. Sur l'emplacement de cette maison, l'abbé de la Villegonan construit le corps actuel et réunit les deux parcelles en achetant aux héritiers du sieur Goualesdre la maison d'à côté avec la réalisation d'un escalier à la jonction des deux corps. Au 19e siècle, en 1836, la demande du propriétaire de l'hôtel, Yves Jollivet, notaire, pour ouvrir en façade sur rue une porte cochère est accordée.La façade sud du corps perpendiculaire porte des traces de reprises des encadrements des ouvertures à crossettes. Les pièces du deuxième étage du corps sur rue ont conservé des boiseries du 18e siècle ; une des cheminées porte un décor 19e siècle. On voit que l'édifice a été désenduit. Des travaux de restauration ont été effectués sur les lucarnes du corps en retrait.
Auteur(s) du descriptif : Lainé Claire ; Toscer Catherine ; Danielo Julien
Par : L'inventaire du patrimoine