Bassin à flot (Binic)
Le bassin à flot est doté d'une porte permettant aux navires de se tenir à flot et d'une passerelle métallique en amont et en aval pour passer d'une rive à l'autre. Le bassin a su conserver ses quais traditionnels parallèles où vont s'arrimer sur pieux des pontons flottants, équipés de passerelles mobiles. Les deux cales du bassin ont été cimentées. Les échelles en pierre ont été conservées au niveau des quais Jean Bart et de Courcy.En 1864, l'ingénieur des Ponts et Chaussées considère comme non justifiée la création d'un bassin à flot dans le port de Binic, argumente du manque de commerce à Binic, qui sert de port d'armement pour Terre-Neuve, et n'a donc pas d'impact direct sur l'économie locale (en l'absence de commercialisation sur place de la morue). En 1872, de nouvelles avaries au môle de Penthièvre donnent prétexte cette même année au conseil municipal pour demander la création d'un bassin propre à recevoir à flot les navires dans ce le dénommé "Port de Penthièvre" ou "Port Neuf", qui offre à l'époque, 860 mètres d'ouvrages dont sur 700 mètres de quais, 360 mètres dévolus au cabotage.En 1893, un an après la visite du ministre des Travaux publics, une conférence mixte projète la transformation de l'ancien port de Binic en bassin à flot. Les travaux préparatoires envisagent : - la fermeture de la passerelle de l'avant-port et l'ouverture d'un pertuis à l'emplacement de la future écluse- le prolongement de la jetée estacade, qui protége le vieux port, du côté du large suivant une ligne droite (NRS sur le plan), à 100 m de distance du môle du Penthièvre- le creusement de l'avant-port à la cote 6 m, sur près de 265 m et à la cote 7 m au-delà, sur 90 m de long, afin que 45 navires puissent y trouver place.Le projet est accepté par les membres de la conférence : à savoir le chef du Génie (pas d'inconvénient pour la défense du territoire), avec un avis favorable de l'ingénieur des travaux hydrauliques Wilotte (le jeu naturel des eaux restant libre ainsi que l'accès au dépôt des engrais marins) et de l'ingénieur des ports Guillemoto.Les travaux sont pris en charge par la Chambre de Commerce de Saint-Brieuc sous réserve de pouvoir prélever une taxe sur les navires de passage. Mais il faudra encore trente ans avant que le bassin soit opérationnel.L'année 1920 marque le déclin final de la grande pêche et dix ans plus tard, la ville n'envisage plus son développement par le commerce maritime mais par le développement touristique. L'ingénieur Hélary étudie la nouvelle demande de la municipalité, soutenue par son maire Joseph Cabille (l'assainissement de la station). Quoique le trafic du port soit nul à cette époque (un seul bateau de commerce pour le bois en 1931), la mise en eau permanente du vieux port permettrait de pallier aux odeurs nauséabondes du port envasé et de développer l'industrie touristique grâce à l'assainissement de la station. L'ouvrage est mis en service en 1933. Cependant, le barrage initial doit être par la suite amélioré. L'actuel bassin intérieur à flot est inauguré en 1966. Au cours des années 1998-2001, la restructuration des espaces portuaires a permis d'augmenter les capacités d'accueil de 500 navires sur neuf pontons amarrés à des pieux, soit un total de 700 bateaux.
Auteur(s) du descriptif : Prigent Guy
Par : L'inventaire du patrimoine