Maisons, 5, 7 rue Brizeux (Vannes)
L'ensemble est édifié en bordure d'enceinte et se compose de trois corps de bâtiments reliés entre eux par un bâtiment perpendiculaire comprenant deux cages d'escaliers.Le 5 et le 7 correspondent aux deux maisons prébendales mentionnées en 1455 dans le rentier ducal et au 17e siècle dans "la déclaration et dénombrement de 1677 des maisons des sieurs vénérables chanoines et gens du chapitre de la cathédrale Saint-Pierre". Les deux documents indiquent que ces deux maisons, n'en formant qu'une au départ, sont partagées par moitié à partir de 1455. Elles appartiennent dans le rentier de 1455 à Jehan Duvot et à Guillaume Coetmeur, chanoines de Vannes.La déclaration de 1677 liste les propriétaires-chanoines successifs dont Raymond Le Doux commanditaire de Limur, et indique plus ou moins la situation de ces deux maisons pourvues de cours et de jardins : une maison est dite "donnant sur la rue" ; l'autre comme étant "plus retirée et derrière". Des quatre bâtiments, deux sont attestés dater de la deuxième moitié du 15e siècle par l´encadrement des fenêtres, celui des portes en anse de panier, la présence d'une cheminée de cette époque et de sablières sur corbeaux. Les systèmes de distribution d´origine n'existent plus aujourd'hui et sont remplacés par les 2 escaliers actuels édifiés, un au 18e siècle et l'autre repris au 19e siècle ; ce dernier escalier est réalisé vraisemblablement sur l´emplacement d'un ancien escalier en vis. Des transformations voient au 17e siècle l´édification d´un pavillon qui relie par l´arrière les deux premiers bâtiments et au 18e siècle la réalisation, pignon sud du bâtiment touchant l´enceinte, d´une grande cage d´escalier à jour central et à balustres, qui les distribue. Ces travaux entraînent la condamnation de la porte ou de la fenêtre ouverte à cet endroit. L´ensemble des bâtiments montrent une dénivellation importante par rapport au jardin, à l´origine plus grand, qui arrive au niveau du plafond du rez-de-chaussée. Le pavillon montre des cheminées de la 1ère moitié du 18e siècle ou de l´extrême fin 17e siècle. Les boiseries en place et l´alcôve datent du 19e siècle ou de la fin du 18e siècle. Pendant la période révolutionnaire, ces deux maisons sont vendues à François Hervieu et Alfred Fouquet. Le bâtiment accolé à l´enceinte, construit en retrait de la rue avec avancée sur le jardin postérieur, donnait à l'est sur une cour, couverte d'une autre maison dite "La Providence" dans les courriers et construite d'après les plans cadastraux en 1807 et 1844 ; Les archives municipales conservent pour cette nouvelle maison une demande de travaux pour mademoiselle Hervieu en février 1848 concernant la réparation de lieux d'aisance et pour ce faire l'ouverture d'une porte pratiquée dans le mur de face donnant rue du Nord ou rue Brizeux aujourd'hui ; le second bâtiment, en arrière du premier, s´ouvre sur une autre cour plus étroite et profonde. Ces deux bâtiments ont été surélevés au 19e siècle par un étage en pan de bois. Un bâtiment perpendiculaire comprenant l'escalier édifié au 18e siècle assure la liaison entre ces deux bâtiments et un troisième donnant sur la rue. Il est vraisemblable que ce bâtiment sur rue ait été transformé à une date non encore connue à chacune de ses extrémités. Ainsi au nord, le passage initial, sorte de petite cour, visible sur le plan cadastral de 1844 menant à la porte d´entrée du 7 rue Brizeux aurait été fermé.
Auteur(s) du descriptif : Lainé Claire ; Toscer Catherine ; Mauvais Marion ; Danielo Julien
Par : L'inventaire du patrimoine