Ancien manoir, Kericuff (Pommerit-Jaudy)
Grande ferme concertée composée d'un logis et de dépendances disposées autour d'une cour, au nord. Un jardin clos de mur, avec portail d'accès en pierre, est aménagé au sud du logis. Celui-ci présente un plan double en profondeur, à double orientation nord-sud avec élévation à cinq travées. Deux pavillons latéraux couverts d'un toit à croupe encadrent le logis construit en pierre de taille de schiste avec encadrements de baies et chaîne d'angle en granite. Le vestibule d'entrée est entièrement lambrissé, il dessert le salon et la salle à manger, situés en vis à vis, ainsi que la cuisine qu'isole un sas de séparation dans l'axe de la porte d'entrée. L'escalier tournant en charpente dessert les chambres de l'étage.Au nord-est de la ferme principale est établie une ferme secondaire avec logis, étables et grange en alignement. Ces deux sites, séparés l'un de l'autre par une cinquantaine de mètres, correspondent, respectivement, au périmètre de l'ancien manoir et à celui de sa métairie noble dont il subsiste le logis englobé dans des nouvelles dépendances agricoles plus tardives. Cette ancienne métairie à étage, contemporaine du manoir disparu, est du type dit logis à fonctions multiples superposées : l'édifice abrite sous le même toit la salle surmontée d'une chambre à feu et l'étable surmontée du grenier. Située dans l'angle nord-est de l'édifice, la tour d'escalier permettait d'accéder à l'étage à partir de la salle. Autrefois dévolu au battage, l'espace situé devant la remise agricole à piliers de granite, est enclos d'un muret afin de le séparer la cour de ferme dévolue aux animaux. Le fief des Kerguenech de Kericuff est cité en 1500 lors du mariage d'Olivier Nicolas et de Marguerite Le Carzer, héritière du domaine par sa mère. Jehan de Kerguenech est le premier du nom connu, maître de navire vivant à Plouguiel en 1481.La vente du domaine de Kericuff a lieu en 1792 au profit de son fermier, Philippe Le Fichant, pendant l'exil à Jersey de ses propriétaires, Claude Hyacinthe et Marie-Renée de Kerguenech. L'inventaire du manoir réalisé en 1792 au moment de sa vente nous apprend que le manoir était assez important, comprenant trois salles, chambre, cuisine au rez-de-chaussée et quatre chambres à l'étage. Le manoir de Kericuff est détruit au milieu du 19e siècle comme en témoignent le cadastre ancien daté 1835, sur lequel figure encore l'édifice, et la date 1857 portée sur la charpente du nouveau logis construit à proximité immédiate du manoir. C'est une des filles Le Fichant, Marie-Guillemette, et son mari Pierre-Marie Tigeon qui font construire ce nouveau logis à l'emplacement d'une grande dépendance édifiée perpendiculairement au manoir. De grandes étables, soues et granges sont construites autour du nouveau logis ainsi qu'un logis secondaire à une centaine de mètres au nord-est avec remise agricole datée 1855. Parmi les dépendances contemporaines du manoir disparu, subsistent plusieurs édifices et édicules datant de la seconde moitié du 16e siècle : la chapelle Saint-Joseph et son petit calvaire ; le colombier ; l'ancienne métairie à une centaine de mètres au nord-est du manoir.Le cadastre ancien figure deux routoirs à l'est du manoir.
Auteur(s) du descriptif : Tanguy-Schroër Judith
Par : L'inventaire du patrimoine